28 nov. 2009

IUFM : refusons les décrets portant le concours en M2.



























Les IUFM (Instituts Universitaires de Formations des Maîtres) sont depuis bientôt deux ans au coeur de la tourmante imposée par le Gouvernement avec sa réforme de l'éducation. L'UNEF demande depuis longtemps la reconnaissance des 2 années de formation IUFM au niveau Master mais pas à n'importe quel prix. L'importante mobilisation de l'année dernière s'était rassemblée contre le projet de masterisation des métiers de l'enseignement qui diminuait grandement la qualité de la formation des futurs enseignants.

Or loin de retirer ce projet, le Gouvernement a simplement repoussé son application d'un an et a fait passer plusieurs décrets en douce cet été pour forçer sa mise en place. Les universités avaient pourtant quasiment toutes refusées cette mesure contre-productive, inégalitaire et inapplicable.

Par ce passage en force, le Gouvernement refuse le dialogue avec les acteurs de l'éducation. Le 16 octobre, l'UNEF et 4 autres organisations syndicales ont envoyé une lettre à Valérie Pécresse et Luc Châtel. Le cabinet de ce dernier répondit un mois après, n'apportant aucun recul, ni aucune précision sur un projet extrêment flou. Le 23 novembre, les partenaires syndicaux rencontrent à nouveau le ministre de l'Education Nationale qui fait encore une fois la sourde oreille.

Les décrets passés cet été stipulent le passage des futurs concours en année de Master 2 à la place du Master 1. Cette décision est soit la marque de l'incompétence de Mr Châtel, soit une volonté délibérée de liquider la formation des enseignants. Faut-il rappeler au ministre que les étudiants en M2 ont également un mémoire à écrire et un stage à effectuer ? Le nombre des candidats qui échoueront à ce bachotage irront d'évidence grossir le nombre des précaires qui remplacent peu à peu les professeurs normalement formés.

Le Gouvernement n'en fini pas d'étaler sa schizophrénie en annonçant que l'éducation est une priorité et en liquidant dans le même temps la formation des enseignants. Le principe de masterisation est le cache-sexe d'une réforme qui met en péril le système éducatif de demain. En créant une année de M2 chargée à l'extrême, le Gouvernement pousse les étudiants au bachotage au détriment de la recherche et de l'enseignement pédagogique qu'ils recevaient jusque-là. Le taux de réussite en chute libre qu'induit le déplacement du concours va permettre à l'Etat de se fournir encore plus dans les recalés pour remplacer les enseignants formés. La masterisation est perverse dans le sens où elle introduit finalement une formation des futurs enseignants qui sera globalement moins bonne qu'avant.

Le contenu de la réforme reste extrêment flou. Une seule chose est sûre : ce sont les étudiants en IUFM qui payent les peaux cassées ! Les nouvelles contradictoires s'enchaînent au fil des semaines et les futurs enseignants ne savent plus où donner de la tête. Pour l'instant rien n'indique que les étudiants inscrits au concours cette année pourront le repasser l'année prochaine. Leur inquiétude est vive et ils craignent d'être la génération sacrifiée de l'enseignement. Le Gouvernement ne semble d'ailleurs que peu soucieux de les rassurer en additionnant les annonces qui n'apportent rien.

L'UNEF attachée à une vraie masterisation (3 ans licence + 2 ans IUFM = Master), prend les devants pour demander le retrait des décrets qui mettent en danger à la fois les étudiants et le système éducatif français. Le placement du concours en M1 permet de concilier la recherche et la préparation pédagogique des futurs enseignants. Il est important de conserver cette caractéristique qui contribue à une formation complète et acceptable.

L'UNEF Brest fait circuler des pétitions dans le but de mobiliser futurs enseignants et tout le milieu étudiant pour refuser ces décrets. L'éducation est la chose de tous et elle doit constituer une priorité.


Voici plusieurs liens concernant les décrets portant sur les IUFM :

- la lettre de l'intersyndicale envoyée au ministre le 16 octobre

- la réponse du cabinet ministériel du 19 novembre

Nous aborderons également dans un article suivant les autres positions et propositions de l'UNEF Brest sur les IUFM. D'autres devraient paraître au fur et à mesure des évènements significatifs portant sur la réforme.

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